Les conseillers municipaux de la commune de Bas Mono 1, se fondant sur les seules dispositions de la loi portant décentralisation et libertés locales ont, par vote, « rétiré leur confiance au maire » et ont conclu arbitrairement ledit vote par la destitution du premier magistrat de la commune.
Tout a commencé avec un conseil extraordinaire tenu à Afagnafan ce 26 avril 2022 et ayant comme ordre du jour « Réglement définitif du dysfonctionnement administratif et de la gestion de la mairie au regard de la loi portant décentralisation ». Ce conseil exigé par des conseillers signataires d’un « mémorandum sur la situation d’impasse que connaît la commune de Bas Mono1 » et auquel a pris part plusieurs personnalités et notables de la commune à titre d’observateurs, s’est très transformé en tribunal, où un réquisitoire en règle a été prononcé contre le maire. Celui-ci a refuté point par point toutes les accusations contre sa personne qu’il a jugé sans fondement.
A la fin du conseil une majorité de conseillers a voté une proposition de « défiance » libellée comme suit : « pour ou contre la confiance du conseil municipal au maire ». A l’issue du vote où une majorité s’est prononcée pour retirer la confiance au premier magistrat et contre toute attente, la conclusion a été : « le maire de Bas Mono1 est destitué, car la majorité du conseil municipal lui a retiré sa confiance ». Curieuse procédure de destitution d’un maire, quand on sait que ni l’ordre du jour et ni les échanges n’ont porté sur cette question qui, faut-il le rappeler n’est pas encore réglementée par un décret ou arrêté d’application.
Ce « coup d’Etat », pour ainsi dire, plonge inévitablement ses racines dans un mode de scrutin proportionnel du plus fort reste favorisant des listes ayant bénéficié de peu de voix. En effet, ce mode de scrutin dote nos communes de majorités hétéroclites, affaibli les maires qu’il livre aux caprices et intérêts individuels au détriment des populations. Finalement il condamne les exécutifs municipaux à dépenser une énergie considérable pour s’assurer d’une majorité, plutôt que de s’atteler aux tâches de développement local.
Gageons que l’autorité de tutelle comprendrait qu’elle ne doit pas à ouvrir cette boîte à Pandore, en validant un coup, le second du genre, qui ne se fonde que sur l’ignorance des textes et des états d’âmes.
La rédaction